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Dans cette interview, Alain Collinet, musicothérapeute au CHU de Liège et formateur en musicothérapie, analyse l’évolution du hip-hop depuis ses origines contestataires jusqu’à sa forme plus mélancolique actuelle.

Il rappelle d’abord que le hip-hop est né dans un contexte de revendication sociale, d’opposition aux injustices et souvent de confrontation avec les institutions, notamment la police. Cette musique exprimait la colère, la révolte et le besoin de reconnaissance d’une jeunesse marginalisée.

Avec le temps, explique-t-il, le rap a progressivement changé de tonalité. Si la critique sociale demeure, elle s’est souvent accompagnée d’un repli plus intime et introspectif. La mélancolie est devenue un thème récurrent, reflet d’une époque marquée par les crises multiples : guerres, changements climatiques, pandémies, insécurité économique.

Pour Alain Collinet, cette évolution traduit une transformation des émotions collectives. Là où la société des Trente Glorieuses respirait l’enthousiasme et la confiance en l’avenir, le monde actuel inspire davantage l’incertitude, le désespoir et une forme de désillusion, que l’on retrouve dans les productions musicales des jeunes artistes.

L’interview met ainsi en lumière le rôle du hip-hop comme miroir de son environnement : d’un cri de lutte et d’affirmation identitaire, il est devenu également le témoin d’une génération marquée par l’angoisse et la perte d’espoir.